Publié le 7 Octobre 2010

Vendredi dernier (le 1er octobre), Maurice Ouzoulias, le président du Siaap (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) a posé la première pierre de l’usine d’épuration de Seine-Morée, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

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Cette installation aura en charge le traitement des eaux usées de six communes du Nord-Est de la Seine-Saint-Denis (Aulnay-sous-Bois, Sevran, Tremblay, Vaujours, Villepinte et le Blanc-Mesnil) et d’une partie de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Accessoirement, elle redonnera vie à La Morée, une petite rivière de Seine-Saint-Denis, longue d’une douzaine de kilomètres, enterrée et canalisée depuis le XIXème siècle comme égout départemental.

« Sa construction s’inscrit dans une politique de gestion raisonnée de l’assainissement qui vise à déconcentrer les sites d’épuration sur le territoire francilien et à traiter au plus près de la production des eaux », indique un communiqué du syndicat.

Selon le SIAAP, le nouveau site constituera la première usine d’épuration totalement bio-performante en Ile-de-France. « Seuls les procédés physiques et biologiques y seront utilisés, afin de réduire les apports de produits chimiques. Seine Morée, d’une capacité de 50 000 m3 d’eau par jour (76 500 m3/jour par temps de pluie) sera équipée des installations les plus innovantes pour ce type de traitement en produisant des rejets d’une qualité exceptionnelle en Île-de-France », précise le syndicat d’assainissement.

Cette usine - la sixième du Siaap - sera opérationnelle en 2012, pour un coût de 122 millions d’euros.

A noter que sur notre ville le secteur Balagny est directement concerné par cet aménagement puisque des canalisations souterraines vont être réalisées à cet endroit. Pour mémoire, vous pouvez lire la partie du compte-rendu d'une réunion publique traitant de cet aspect en cliquant ici.

Source : L'Usine Nouvelle

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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

Publié le 4 Octobre 2010

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Cela fait plusieurs fois que je regarde ce panneau lorsque j'arrive à Aulnay-sous-Bois par la RN2. Malgré les quatre fleurs et les diverses indications qui y figurent,  j'ai toujours l'impression étrange qu'il manque quelque chose... Et ce week-end j'ai trouvé quoi, en passant par une autre ville du département.

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Voici donc, ci-dessus, le panneau d'entrée d'Epinay sur Seine. Avez-vous remarqué ? Cette ville est jumelée à trois autres en Allemagne, Grande-Bretagne et Espagne.

A à peine 600 mètres, mais du côté Val d'Oise cette fois-ci, Deuil La Barre est également jumelée à trois villes en Allemagne, Hongrie et Grande-Bretagne.

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En roulant dimanche je songeais aux joies du jumelage. J'ai encore un souvenir marquant d'un voyage organisé en classe de 4ème par ma ville de l'époque, Caen, jumelée à Portsmouth. Ma première traversée en Ferry, le contact direct avec la langue anglaise tellement plus efficace que les heures passées en théorie les yeux rivés sur un livre de grammaire... Sans oublier l'essentiel, de belles rencontres à s'échanger les gros mots et à démonter les clichés existants entre nos deux pays.

Un séjour court, mais suffisant pour ouvrir l'horizon et l'esprit. Pour tisser des liens aussi. C'est pourquoi, maintenant que j'habite Aulnay-sous-Bois, j'ai un peu de mal à comprendre comment une ville aussi cosmopolite que la notre n'ait pas réussi à se trouver une ou plusieurs sœurs jumelles...

Stéphane Fleury

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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #La France - vue d'ailleurs...

Publié le 1 Octobre 2010

Suite et fin de l'article ils ont décidé de ne plus travailler... 

Jeunes, éduqués et lucides, ils ont choisi de braver une norme sociale fondamentale : ils ne bossent pas et ils l'assument. Même s'il faut manger des pâtes et compter ses amis.

travailsanteDans cette situation, chacun improvise et développe ses propres techniques de quasi-survie. Quand elle sort avec des amies, Amélie, ancienne rédactrice dans la publicité, ne se paie pas à manger : elle boit des bières, qui coupent la faim. Daniel, journaliste à l'arrêt, fait des affaires avec de vieux disques achetés sur eBay qu'il revend ensuite dans des brocantes. Nicolas, commercial de formation, mange parfois à la cantine de son ancienne entreprise. "Cette sortie de la société de consommation ne me pose aucun problème, reprend Grégoire. Au contraire, c'est une bonne façon de dénoncer cette frénésie d'achat. Quand je travaillais, je dépensais tout, j'achetais des vêtements, des bricoles, des choses dont je ne me sers absolument plus. J'ai fait le tri et n'ai gardé que l'absolument indispensable. Je n'ai qu'une obsession : pouvoir payer mon loyer. Dans ma situation, cela devient une telle galère de trouver un appart qu'il faut être clean à ce niveau-là. En guise de dessert, il y a de la fausse Danette. Grégoire mange assis sur un tabouret. Dans son studio du XIXème arrondissement de Paris, d'environ 20 mètres carrés, des livres, tous de poche, sont entassés, et un coin pour l'ordinateur a été aménagé.

Bizarrement, aucun poster des Simpson au mur. "Ouais, je sais bien que l'image du type qui ne bosse pas est celle d'un grand ado attardé, qui regarde des dessins animés toute la journée. Mais ce n'est pas ça. J'ai 38 ans. Pendant neuf ans, j'ai travaillé. J'étais consciencieux, professionnel. J'y ai même pris du plaisir au début. Je ne suis pas inadapté au travail mais, au fil des ans, j'ai senti monter l'ennui, la frustration. Les cadences se sont accélérées. J'ai décidé d'arrêter au terme d'un CDD. On m'en a proposé d'autres. J'ai refusé le diktat du bonheur par le travail. Je pense qu'on peut être heureux et équilibré autrement."

travail.jpgTous dressent le même diagnostic, parlent d'un monde du travail de plus en plus violent. Comme Grégoire, Nicolas affirme que "tout ça n'a plus de sens. Les patrons sont devenus hyper-frileux, donc ils te mettent sur un projet, ils attendent beaucoup de choses de toi et en même temps ils ne te donnent pas les moyens financiers de réussir. Cela se traduit automatiquement par des frustrations". Pour François, graphiste au repos, "le monde du travail s'est beaucoup durci ces cinq dernières années, on demande aux gens de tout faire très vite, peu importe la qualité. On se fiche que tu fasses de la merde". Dans son livre, Libre, seul et assoupi, Romain Monnery raconte comment un poste de rédacteur dans une boîte de prod s'est transformé en un quasi-job de femme de ménage... La semaine dernière, Grégoire a achevé, pour le plaisir, un obscur boulot de "programmation informatique qui lui tenait à cœur" et avoue traverser "une période un peu plus glandeuse que d'habitude". Cet après-midi, il lit encore, il écoute de la musique. Si nous n'étions pas là, il ferait sans doute une sieste. Mais un pote va passer en fin d'après-midi : c'est presque un événement. "En quittant le monde du travail, on renonce à un vecteur de socialisation, dit Grégoire. On sort moins, on voit moins de monde. Comme on n'a plus d'argent, on n'organise plus de repas à la maison, on ne va plus au restaurant, il n'y a plus de vacances entre potes. Il faut supporter cette solitude, sinon on est malheureux. Avec les filles c'est compliqué aussi. Ma dernière copine a accepté la situation pendant quatre mois, puis elle s'est barrée. C'était pas un problème d'argent. Elle ne comprenait pas que je ne fasse rien. Elle pensait que je ne serais jamais capable du moindre enthousiasme amoureux si je ne manifestais aucun enthousiasme pour le boulot. Je la faisais flipper."

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De fait, sur la dizaine de personnes que nous avons interrogées, seules deux sont engagées dans une relation durable et elles n'ont quitté le monde du travail qu'il y a un an. Outre la pression financière, une vie hors du monde du travail génère des pressions sociales et psychologiques en tout genre. Le pote de Grégoire, informaticien lui aussi, vient d'arriver. Il s'y met déjà. "Quand est-ce que tu te reprends en main ? Franchement, tu ne devrais pas te laisser aller comme ça." Les amis et la famille s'inquiètent, à tour de rôle ils s'énervent, ils s'en foutent, ils enragent, ils cherchent à culpabiliser. "Sarkozy a exalté la valeur travail comme jamais. J'ai vraiment senti un durcissement depuis trois ans. Si on ne contribue pas à l'effort, on est coupable de quelque chose. On vole de l'argent. Même ma mère m'a dit cela un jour. On doit expliquer sans arrêt qu'on n'a pas de problème, qu'on a juste décidé, l'espace de quelques années, de ne pas se plier à la norme. A force, se justifier devient presque un travail en soi." Il en sourit. Il est 18 heures. Le pote est reparti. Une journée de non-travail s'achève.

Libre, seul et assoupi de Romain Monnery (Le Diable Vauvert), 308 pages, 18 euros.  

Source : Marc Beaugé, les inrockuptibles n°773 du 22 au 28 septembre 2010.

 

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Rédigé par Aulnay Libre !

Publié dans #C'est dans le Journal