La nuit porte conseil.... municipal. (Première Partie).

Publié le 16 Juin 2009

La cité Arc-En-Ciel ou la loi du silence...

Comment fait-on, lorsque l'on est un collectif de riverains en désaccord avec un projet immobilier programmé dans son quartier, pour se faire entendre ? Cette opposition n'est pas forcement sur le fond du dossier, on peut très bien ne pas être contre la construction de logements, mais elle peut être sur la forme à savoir la pertinence du lieu choisi ou encore l'insertion du nouveau bâti dans l'environnement existant. C'est peut-être un détail mais pourtant les premiers concernés par un changement éventuel d'aménagement dans un quartier sont quand même ceux qui y vivent. Vouloir les écarter du processus de décision final apparait alors au minimum comme une maladresse, mais plus certainement comme une erreur d'appréciation aux répercussions insoupçonnables.

Face à l'impression de se heurter à un mur, le parcours des collectifs est alors pratiquement toujours le même. Signature de pétitions, rencontres avec les élus à la Mairie ce qui parfois s'apparente à un parcours du combattant, réunion publique en espérant que le nombre permettra de se faire entendre, discussion au sein des conseils de quartier, création d'un groupe de travail qui propose un projet à la Mairie. Maintenant, imaginons un instant que, malgré toutes ces démarches, tous ces efforts et il ne faut pas les compter pour animer un collectif, aucun résultat tangible n'est en vue. Et que, même en ces temps où la démocratie locale s'affiche en première page de l'Hebdo des habitants d'Aulnay Sous Bois avec ce message : le temps où les Mairies décidaient seules est révolu, nous allons à la rencontre des habitants des quartiers pour intégrer leur avis, rien n'y fasse, que la Mairie décide unilatéralement sans tenir le moins du monde compte de votre opinion. Que vous reste-t-il ? Le silence ? 

En ce Jeudi 11 Juin 2009, les représentants du Square Arc-En-Ciel sont venus assister au Conseil Municipal, que l'on annonce mouvementé. A l'ordre du jour de ce dernier figure en effet une délibération qui les concerne au premier chef à savoir la participation de l'OPH d'Aulnay Sous Bois pour extension du réseau électrique et le projet de constructions rue Maurice Nilès et rue Arc-En-Ciel. Si le Conseil Municipal est ouvert au public, les citoyens n'ont pas le droit d'y prendre la parole, ni de manifester. Bien sûr, il y a des précédents, mais dans ce cas le Maire d'une ville peut demander aux forces de police d'intervenir, ce qui peut évidemment avoir des conséquences fâcheuses pour la suite, n'en doutons pas. Rien de tout cela avec ce collectif qui s'est tenu de manière remarquable malgré l'enjeu.

Les défenseurs du Square Arc-En-Ciel, bien que totalement apolitique, sont donc passés, pour faire entendre leur message, par les représentants de l'UMP qui ont retracé l'historique de leur parcours collectif.  Un petit mot sur la forme. Philippe Gente a mis en avant la démocratie locale et cette démarche qui consiste à aller à la rencontre des gens pour leur présenter les choses. La concertation, la consultation voilà les mots qu'il a employés. Il a rappelé le rôle des conseils de quartier comme organe consultatif qui peut saisir le Conseil Municipal. Pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas pour la cité Arc-En-Ciel ?

Sur le fond du dossier, on notera la position intéressante d'Alain Amédro qui a demandé à ce que le permis de construire soit retiré. Gérard Ségura expliquera plus loin que ce permis n'est pas signé. Néanmoins il ajoutera plus tard que 9 projets de construction ont fait l'objet de financements et de garanties d'emprunt. Nous reviendrons spécifiquement sur cet aspect dans une autre note. Monsieur Amédro a également déploré l'ampleur des constructions ( on aurait aimé bénéficier de la même mansuétude avec la rue des Saules ) et s'est heurté à la position de Monsieur Hernandez qui reste figé sur le chiffre de 24 logements.

Alors qui de l'élu Vert ou de l'élu Communiste fera peser la balance. On ne le sait pas. Le seul souci, c'est que lors de la discussion une phrase à retenu mon attention : si l'on examine l'aspect financier du projet, construire seulement 12 logements n'est pas rentable... Ce sera donc 0 ou 24.

Au final la délibération est votée par le Conseil Municipal. Hier soir avait lieu une réunion à l'école Fontaine Des Prés en présence de l'OPH, dont le but était de présenter aux habitants les plans futurs d'aménagement du terrain situé au milieu des pavillons. Dernière chance de concertation... ?  

Stéphane Fleury

Rédigé par stefanfaith

Publié dans #A vos quartiers !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article