Aulnay Sous Bois Blogosphère : Aulnaylibre répond à Aulnay.Autrement... (Partie 1)

Publié le 23 Juin 2009

Preuve d'une certaine vitalité de la blogosphère aulnaysienne, Aulnay.Autrement a interpellé Aulnaylibre sur la problématique qui agite en ce moment Aulnay Sous Bois, à savoir la densification de la ville suite à la crise du logement et la formation de collectifs de riverains qui s'opposent à des projets de construction, jugés pour le moins inadaptés par une majorité d'habitants des quartiers concernés.


Voir ici l'article d'Aulnay.Autrement :

http://aulnay.autrement.over-blog.com/article-32604499.html


Réponse aujourd'hui et demain en deux parties. Partie 1 : La démocratie participative... un outil mal exploité ?

Tout d'abord, merci pour votre article. Il est bien rédigé, bien amené et intéressant à bien des égards. Ayant étudié et travaillé au Royaume-Uni, je suis un inconditionnel des acronymes britanniques qui sont le reflet de la concision et du pragmatisme de la langue anglo-saxonne, et j'ai pris un réel plaisir à vous lire.

Maintenant pour revenir sur le fond de vos propos, qui sont très nuancés et laissent de fait une large part à l'interprétation vous en conviendrez, puisque vous évoquez le fait que le NIMBY peut être à la fois une preuve de vitalité de la conscience citoyenne, le souci d'un environnement respecté, la manifestation d'une exigence de qualité de vie mais aussi l'expression d'un individualisme forcené signe d'un égoïsme absolu qui refuse d'intégrer la notion d'intérêt collectif, la manière dont vous transposez ce phénomène à notre cité aulnaysienne me parait inadéquate, de mon point de vue, et je vais vous expliquer pourquoi.

D'abord vous vous focalisez sur les projets rue des Saules, et rue Maurice Nilès. Vous occultez la rue Fernand-Herbaut et également les 6 autres projets d'implantation pour lesquels les financements sont entérinés et les garanties d'emprunt assurées. Ce n'est pas lorsque les dossiers sont bouclés qu'il faut les présenter à la population, mais évidemment en amont pour désamorcer si possible toute réaction démesurée des riverains. Pour l'Arc-En-Ciel le permis de construire est déjà déposé, ce qui de fait limite les perspectives de concertation. Nous nous heurtons ici à un problème de méthode, ce que Alain Amédro a d'ailleurs bien exprimé à la fois en Conseil Municipal et à la réunion Arc-En-Ciel. La démocratie participative, écrivez-vous, et là je vous rejoins, est un bel outil, et de fait une formidable opportunité à la fois de présenter des projets et de les discuter bien avant leur réalisation avec les habitants d'un quartier. A condition de bien s'en servir.

Dans l'expression démocratie participative, il y a bien cette notion de participer, c'est-à-dire d'associer les riverains au choix de leur cadre de vie. L'intégration de leur avis peut s'effectuer de plusieurs manières, cela peut concerner le type de construction ou l'agencement global du quartier: Est-ce bien le lieu ? Cela s'insère-t-il dans l'environnement existant ? N'y-a-t-il pas un lieu plus adapté dans la ville pour satisfaire ce besoin ? Des contraintes nouvelles ne vont-elles pas surgir du fait de ce nouvel aménagement ?  Si la démocratie participative consiste à aller au contact des riverains une fois qu'un projet est définitivement ficelé dans ce cas là il faut en changer le nom et l'appeler démocratie informative, ce qui réduit l'intérêt de cet outil à une peau de chagrin.

Autre aspect pernicieux de la démocratie participative, il faudrait au moins s'assurer d'une certaine pluralité d'opinions au sein des conseils de quartier.  Dans mon conseil de quartier, par exemple, puisque je suis inscrit, figure également une personne qui est au conseil d'administration de l'OPH. Sans grande surprise, et pourrait-il en être autrement, cette personne aimerait voir pousser des immeubles sur le moindre terrain disponible dans la ville. Les relations entre l'OPH et la Municipalité sont étroites et évidemment pas spécialement neutres. Si seul ce type de profil était présent dans notre conseil de quartier, il n'y aurait donc pas d'opposition, pas de discussion,  donc pas débat.

Cette mixité de points de vue, et j'en ai eu également connaissance dans d'autres conseils d'autres quartiers, n'est pas toujours de mise, ce qui signifie qu'un nombre restreint peut décider pour un quartier entier, ou que le conseil de quartier peut se limiter à l'application stricto sensu du programme électoral de la Municipalité en place, ce qui peut être une dérive potentiellement dangereuse. Pour preuve, la grande majorité des personnes appartenant à des collectifs de riverains n'est pas inscrite en conseil de quartier. Beaucoup d'ailleurs les rejoignent après ce type d'événement que constitue l'annonce d'une construction sans leur consultation.

Voilà pour l'aspect concertation et le rôle que la démocratie locale devrait y jouer. Dans un monde idéal, le conseil de quartier de l'Arc-En-Ciel aurait dû préparer tout le travail en amont et la réunion publique n'aurait été alors qu'une simple formalité. Or, c'est justement la réunion publique qui a donné l'occasion du débat, parce qu'une majorité de gens du quartier n'avait jamais vu les esquisses. Pas étonnant alors, que les réactions soient parfois vives, lorsque le plan d'aménagement ne convient pas , ne convainc personne, et que l'on sait qu'un permis de construire est déjà déposé. Il y a là un dysfonctionnement manifeste dans le processus informatif et consultatif qui devrait se faire en amont sans placer les habitants d'un quartier devant le fait accompli.

Demain partie 2: Les collectifs de riverains... De l'opposition à la proposition...

Stéphane Fleury

Rédigé par stefanfaith

Publié dans #A vos quartiers !

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