Ça gronde dans les écoles. Un peu plus d'une semaine après la rentrée, les parents d'élèves multiplient ça et là les blocages alors que les enseignants menacent de faire grève pour obtenir le Graal du début d'année : des classes en plus ! Car depuis vendredi et les ajustements réalisés par la direction académique et les syndicats, il reste encore des mécontents. Classes trop chargées pour étudier, ou fermées après une semaine de cours, départ précipité d'un enseignant qui perturbe les enfants, effectifs à redistribuer complètement... A la direction académique, on a reçu hier les équipes qui souhaitaient évoquer leur cas. Sans vouloir commenter les suites que cela pourrait éventuellement engendrer.
En clair, après avoir octroyé 33 ouvertures de classes et en avoir fermé 13 autres, le bras de fer a commencé entre la direction – qui assure ne plus avoir de moyens pour en ouvrir d'autres – et les parents, enseignants et syndicats, qui demandent une dotation exceptionnelle pour le département. Tour d'horizon des situations toujours bloquées, et où la mobilisation ne semble pas faiblir.
Alors que les enseignants faisaient grève hier, les parents d'élèves de l'école des Petits-Ormes-1 à Aulnay sont allés à la direction académique dans l'après-midi pour demander que la classe fermée soit rouverte.
Les parents de l'école Nobel à Sevran ont été reçus dès le matin, exigeant eux aussi qu'une division menacée de suppression soit maintenue. « On nous avait promis une réponse dans la soirée mais nous n'avons pas eu de nouvelles », indique une mère de famille. Demain, les familles devraient à nouveau occuper l'établissement. Les enseignants anticipent aussi de se mettre en grève dès demain.
A l'école élémentaire Marcel-Cachin, à Bobigny, les parents d'élèves ont bloqué les cours hier pour la même raison. « A la rentrée, il y avait trois élèves de moins que prévu et du coup la direction académique a décidé de fermer une classe », râle un papa. Bilan, ce ne sont plus 19 ou 20 élèves en moyenne qui se trouveront face à leur instituteur mais 24 à 25, dans cette école située en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Les enseignants ont déposé un préavis de grève pour demain.
A l'école Auguste-Delaune de Bobigny, les parents ont également fait parler d'eux après avoir appris qu'ils n'auraient pas d'ouverture supplémentaire. « En moyenne, il y a 24,5 élèves par classe, recense un parent. Mais en CP, ils seront entre 27 et 28. » Selon eux, la direction académique aurait reconnu un « cafouillage » au moment des comptages de la rentrée. Ils attendent donc le retour de l'inspectrice de secteur, demain, pour décider des suites à donner à leur mobilisation.
A La Courneuve, les parents ont donné de la voix aux maternelles Angela-Davis et Chaplin pour dénoncer des classes de 27 ou 28 élèves. « Ils sont partis pour occuper les écoles jusqu'à obtenir satisfaction », assure un représentant du syndicat enseignant du premier degré SNUipp.
A l'école Paul-Langevin de Saint-Ouen, les parents et quelques enseignants sont allés hier à la direction académique pour demander que la classe fermée soit rouverte.
Source : Le Parisien